Guy Delville

Je consacre ce numéro à la découverte de restaurants nouveaux essentiellement pour compléter votre carnet d’adresses en mettant de côté, pour l’instant, des informations moins agréables. Ce genre de « mauvaises nouvelles », on en reçoit suffisamment au jour le jour…

Guy Delville
Chroniqueur gastronomique

Air de rien

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Même pas deux cents mètres entre les deux bâtiments : celui occupé, depuis 2009, et le nouveau à peine inauguré. Mais aussi des (longs) mois de travaux pour enfin voir l’ancienne ferme de village qui a désormais belle  allure avec ses pierres de pays qui ont retrouvé une blondeur surprenante : c’est que les paysans de jadis n’allaient pas plus loin que des carrières toutes proches afin de trouver les pierres pour bâtir, un peu comme les pierres dorées du Beaujolais changeant de tonalité suivant la lumière du jour. A l’intérieur, on joue aussi avec les lumières : celle du bois dans le sas d’entrée, du plancher, des tables elles-mêmes ou des poutres anciennes, celle des murs à la sobriété recherchée, celle de l’acier astucieusement mis en valeur.

En cuisine, les multiples préparations de Stéphane Difffels et de son équipe conservent tous leurs attraits, leur personnalité et le désir de surprendre. Le lunch, servi ce vendredi midi, s’annonçait subtilement avec une jolie suite de sept mises en bouche toutes inattendues, toutes aguichantes dans leur étonnante simplicité souriante, toutes présentées dans un ordre précis pour découvrir, petit à petit, les facettes talentueuses d’un autodidacte qui aime surprendre. Le repas (45 €) se complète d’une copieuse pièce de viande (de chez Goeders : une bien belle adresse de la région) assortie de pas moins de six légumes différents mettant en piste fraîcheur et saveur de tout haut niveau. Avec la possibilité d’opter pour des filets de rouget pour les végétariens. En ce qui concerne le menu (unique, à 90 €), Stéphane précise : « tout au départ de L’Air de Rien, il y avait une version classique de carte. Rapidement, la décision du Menu unique s’est justifiée : non pour imposer mais pour permettre aux convives de découvrir tout en me laissant la liberté de cuisiner au plus près de mon ressenti des produits et du potentiel de la saison ».   Et le chef d’ajouter : « bien sûr, nous serons particulièrement attentifs aux clients, privilégiant le dialogue et l’écoute. Le Menu se dévoilera au fil des assiettes dans un nombre de services plus concentrés, avec un accent davantage marqué sur un plat dit ‘principal’ ». Le service est assuré, avec maîtrise et empressement, par deux jeunes dont on devine le sourire derrière leurs masques ; ils vous conseilleront dans vos choix vineux dans une carte essentiellement française vous entraînant vers de belles découvertes. Pour moi, cette maison de bouche reste un élément essentiel de la vraie gastronomie dans la région : à (re) découvrir d’urgence ! 

L’Air de Rien
Place du Vieux Tilleul, 14 - 4130 Esneux (Fontin)
Tél. 04.225.26.24  -  www.lairderien.be
Ouvert mardi et samedi le soir – du mercredi au vendredi le midi et le soir.