Guy Delville

Je ne vous parlerai pas de la Saint-Valentin (vous le ferez fort bien sans moi) ni de la fin d’hiver (a-t-il réellement commencé ?), mais d’une rétrospective de mes rencontres culinaires de 2019.

Guy Delville
Chroniqueur gastronomique

Le Gastronome

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Les gastronomes d’un certain âge se souviennent, avec émotion et tendresse, de cet établissement appartenant à la famille Libotte qui, pendant de multiples années, auréolé de deux étoiles Michelin, drainait le flux des gourmands et autres épicuriens. En 1981, par exemple, Gault&Millau évoquait la « meilleure des traditions ardennaises… confort et générosité… continuer à rêver… » en parlant de Michel Libotte.

Michel parti, il y eut, durant quelques années, un semblant de reprise avant l’arrivée, fin 2018, de Jean Vrijdaghs et Sébastien Hankard que l’on connut au Coq aux Champs de Christophe Pauly (quelle belle école !).

Trophée des Jeunes Chefs de l’Année 2020 pour la Wallonie au Gault&Millau, Révélation de l’Année et l’Etoile décernée par Michelin : les récompenses pleuvent sur cette maison que j’ai découverte avec grand plaisir. Ce n’est pas tous les jours que l’on a ainsi l’occasion de rencontrer de tels talents avec un duo qui se complète pour nous offrir des préparations aussi personnelles qu’innovantes dans une suite de plats de la meilleure veine. Le cadre (entièrement rénové avec un  talent fou par une jeune décoratrice) est vraiment à la hauteur des charmes de la cuisine : un aménagement épuré et douillet, lumineux et aérien, particulièrement cosy entre modernité, naturel et tradition.

Le Menu du Gastronome (quatre services : 60 € / cinq services : 70 €) met d’abord en valeur un délicat tartare de Saint-Jacques prolongé subtilement par une crème aux herbes et du caviar. L’huître (Gillardeau, bien sûr) est pochée dans un bouillon iodé et d’huile de saté, tout en fraîcheur souriante. Les langoustines rôties et leur bisque sont accompagnées, avec justesse et talent, de chou frisé et jeunes oignons. Le tendre pigeonneau s’assortit de topinambour, truffe et baies de genévrier. Suprême dessert avec la poire confite escortée de meringue et glace au caramel beurre salé. Tout au long de ce repas de rêve, on vous sert une belle sélection de vins parfaitement en accord. Les midis du lundi au vendredi, on sert un Menu gourmand en trois services (38  €). Pour les amateurs, le Menu gibier est proposé, en saison, en cinq services (85 €)

L’agrément des sept chambres et leur décor harmonieusement coloré suggère davantage un intérieur personnel qu’un hôtel. Ici et là, objets et mobilier y évoquent un esprit un brin vintage. A l’arrière du bâtiment, le jardin se complète d’une terrasse dès les beaux jours.

Le Gastronome / Restaurant-Hôtel
Rue de Bouillon, 2 – 6850 Paliseul
Tél. 061.53.30.64 – www.le-gastronome.be
Fermé mardi et mercredi