Guy Delville

Je vous entraîne d’abord sur les pistes d’un chocolat universellement connu : Valrhona dont la réputation n’est plus à faire. Un nouvel hôtel est né à Remouchamps, le R Hôtel ; R comme Remouchamps, R comme Redoute, un vrai bijou à tout point de vue. Des quatre restaurants évoqués, aucun à Liège ; je vous emmène à Soheit-Tinlot, Bruxelles, Ottignies et Chaumont-Gistoux, de belles adresse à découvrir. En matière de bouchons, on innove décidément ; foi de liégeois, cela ne m’étonne pas trop. La Province de Namur se présente en quatre brochures bien intéressantes. Et, pour terminer, les résultats d’un concours dédié à des jeunes.  

 

 

Guy Delville
Chroniqueur gastronomique

Restaurants coups de cœur

Un nouveau plumage

  • Un nouveau plumage

Sans quitter les champs le moins du monde, le Coq au Champs prend des allures citadines avec des transformations qui apportent à cette sympathique maison de bouche étoilée un plus manifeste : pas de métamorphose fondamentale qui rendrait le lieu méconnaissable mais une évolution qui se fait pas à pas, invite à (re)découvrir avec un autre regard, un ressenti changeant. Et surtout renouvelle le plaisir.

Au printemps 2014, ce fut la création de la salle à manger, un lieu baigné de lumière venant du jardin d’où émane une clarté apaisante. Les  nouveaux atours sont bien présents. Sans pour autant restreindre la terrasse, Le Coq aux Champs s’est agrandi vers l’extérieur pour s’offrir un vrai hall d’entrée. Ample et vitré, mariant le béton ciré à la pierre du pays ainsi joliment mise en valeur, doté d‘un comptoir d’accueil aux lignes dépouillées, l’espace offre désormais cette bienveillante transition avec le monde extérieur.

La salle du restaurant est toujours située sur la droite, cuisine grande ouverte … on y découvre une nouvelle atmosphère, aux accents plus citadins. Le ton est résolument contemporain avec quelques références à un classicisme actuel. Courant le long du mur, une longue banquette noire capitonnée aimante le regard. Confort et élégance s’y donnent rendez-vous au gré de tables en chêne clair et de couverts en tête à tête ou de quatre convives disposés à distance savamment calculée. Le mur aussi s’habille de jeux de tissus et de textures, constituant un véritable bardage acoustique. Catherine, en maîtresse de maison veillant à la perfection de tous les détails a agrémenté la salle (étoffes, coussins, voiles des fenêtres, tentures…).

Christophe Pauly est un chef épanoui. La quiétude de l’atmosphère aux fourneaux - qu’il ne quitte pratiquement jamais - en témoigne. Ses plats le disent. Le Chef aime rester fidèle aux produits saisonniers qu’il affectionne : la Saint-Jacques quand elle vient de la baie d’Erquy, le homard breton, le pigeonneau de Bresse, le beurre de Bordier (dernier malaxeur de beurre !), la poularde qu’élève pour lui Baudouin Fastré. Pour en sublimer l’essence et le goût, il réalise un véritable travail de réflexion et d’une créativité d’autant plus sensible qu’elle s’exprime avec retenue. Deux menus complètent l’offre de la carte : le Menu de Saison en 4 ou 5 services et le Menu de la Semaine. En trois services, à prix d’ami, ce dernier s’apprécie les midis mais aussi les soirs (excepté le vendredi et le samedi).

Le Coq aux Champs
Rue du Montys, 71 - 4557 Soheit-Tinlot
Tél. 085.51.20.14 - www.lecoqauxchamps.be
Fermé samedi midi, dimanche et lundi

Convivialité souriante et décoration

  • Convivialité souriante et décoration

Cela fait 27 ans cette année que Marie et Carmelo Ciuro ont ouvert dans le Brabant Wallon ce lieu de prédilection pour les fins gastronomes, au calme dans la campagne. C’est Marie qui vous reçoit, avec un sourire large comme ça : on sent que l’on va être choyé ! Les murs, tapissés des très jolies peintures réalisées par Marie, rendent ce lieu tout à fait unique. Au fil de ses humeurs et de ses émotions, Marie habille ses toiles de façon très artistique et joue avec la peinture à l’huile et l’acrylique, une touche gaie et colorée aux charmes certains. Pour la belle saison (c’est bientôt) une belle et grande terrasse accueille les convives dans un cadre naturel et charmant.

Après avoir sillonné la France et la Belgique pour se former et apprendre son beau métier, Carmelo a ouvert, avec Marie, ce restaurant il y a près de trente ans. La cuisine de Carmelo est typiquement française avec des « touches de soleil », c’est-à-dire qu’elle est agrémentée de produits typiquement italiens. Les produits utilisés, d’excellente qualité et toujours très frais, font l’objet d’une recherche fouillée et passionnée. Les préparations de Carmelo sont constituées d’alliances étonnantes mettant en valeur son talent et son désir de bien servir dans la simplicité souriante et détendue. Marie et Carmelo ont choisi « Le Chavignol » comme nom parce qu’il s’agit d’un petit village en France, près de Sancerre, donc au cœur d’une région gourmande ensoleillée... de vins et de fromages. Cela sonnait bien et correspondait à l’image qu’ils voulaient donner de leur restaurant, un air de fête gourmande pleine d’imprévus. Chaque plat est présenté avec une recherche particulière et un souci du détail dans un répertoire généreux et personnel qui fait plaisir à voir… et à déguster. C’est Marie qui prend les desserts en charge, de la gourmandise à l’état pur. Carmelo, en grand connaisseur, propose les vins traditionnels français mais également une série de vins italiens issus des meilleurs producteurs de son beau pays. Deux beaux menus sont proposés, en trois et quatre services, ainsi qu’une courte carte changeant avec les arrivages et les humeurs du chef.

Le Chavignol
Rue de l’Invasion, 99 – 1340 Ottignies
Tél. 010.45.10.40 – www.lechavignol.com
Fermé du lundi au mercredi

Vue imprenable sur la capitale

  • Vue imprenable sur la capitale

Incontournable pour les uns, méconnu pour les autres, le Restaurant de l’Atomium est depuis dix ans déjà orchestré par le chef Alexandre Masson. Une belle occasion de découvrir le premier restaurant créé en haut lieu dans le ciel de la Capitale On peut y trouver le fil conducteur d’une cuisine précurseur de la mouvance bistronomique qui, comme chacun le sait, se veut résolument dédiée aux produits de terroir.

En 2006, l’Atomium connaît une grande rénovation ainsi que l’ouverture de son restaurant au cœur de la plus haute de ses neuf boules.

A la carte, variant à chaque saison et essentiellement articulée autour de produits belges et de recettes traditionnelles modernisées, le chef propose, par exemple, un rafraîchissant cabillaud demi sel, moules de bouchot à la blanche d’Hoegaarden et risotto vert ; des carbonnades de joue de bœuf à la trappiste de Rochefort et pain d’épice à la moutarde de Gand accompagnées d’un stoemp au légume du jour, de pommes de terre rissolées et de carottes étuvées ; un vol au vent dont la composition varie chaque saison avec, tantôt des quenelles et champignons, pommes de terre bouchon, tantôt des morilles ou encore des ris de veau. En actualité, une nouvelle sélection de viandes (bavette de Wagyu, filet pur Simmental de Bavière, Black Angus USA, contrefilet Holstein maturé, bœuf normand, …) vient de s’installer à la carte.

Singulier et toujours aussi spectaculaire depuis 58 ans, le Restaurant de l’Atomium est donc perché à 100 mètres de haut dans la sphère la plus proche de la voûte céleste. Chaque table ronde installée sur le pourtour de l’espace offre une vue incroyable sur la ville alors que plusieurs tables hautes directement placées devant les vitres font office de bar/comptoir à vin L’espace est modulable à souhait et tout aussi singulier dans sa décoration directement inspirée de l’Expo 58.

Restaurant de l’Atomium
Square de l’Atomium – 1020 Bruxelles
Tél. 02.479.58.50 - www.belgiumtaste.be
Fermé dimanche soir

Du neuf à l’horizon

  • Du neuf à l’horizon

En bordure des champs de Dion-Valmont, je me suis attablé dans une nouvelle maison de bouche qui connaît déjà un beau succès parfaitement mérité : l’Horizon. Ce restaurant est tenu par Alessandro Ciriello aidé, en cuisine et en salle, par sa sympathique et efficace famille. Le cadre est résolument moderne jouant avec la lumière naturelle, le confort et la convivialité (un peu bruyant peut-être). Une terrasse abondamment ensoleillée est à disposition pour vos repas d’été.

Accueil et service sont aussi souriants qu’empressés pour des moments de plaisir culinaire et de joli raffinement. Le jeune chef, 20 ans, revendique une cuisine gastronomique française ; il décline une belle carte de préparations réalisées, avec talent et franchise, pour des plats séduisants avec des justes et surprenants accords de saveurs menés avec précision et charme.

Le midi, on vous propose un lunch (18 € pour deux services, 23 € pour trois services). Un menu (sans choix) est justement compté 36 € en trois services. La carte se compose de cinq entrées, six plats et six desserts, de quoi faire votre choix et découvrir toutes les facettes des talents du chef affichant déjà une maturité certaine. En cave, une petite trentaine de flacons confirme la volonté de la maison de démarrer sur des bases solides mais réalistes.

L’Horizon
Rue du Moulin, 50 - 1325 Chaumont-Gistoux (Dion-Valmont)
Tél. 010.22.75.65 - www.restaurantlhorizon.com
Fermé mardi et mercredi.